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jeudi 12 décembre 2013

2ème jour : fuite d'huile et souterrain


Canal de la Sensée


PK20

Réveil à 7h, petit déjeuner préparé par Chris et englouti vite fait : un thé, une assiette de weetabik dans du lait froid.
Ensuite, ben, nous avons attendu que le jour se lève, ce qui à cette époque ne s'est pas fait avant 8h.

Mais dès que le jour a montré le bout de son nez, nous avons démarré. A ma grande surprise, lors de la préparation du bateau pour partir, Paul a abaissé la toile de la timonerie si bien que nous avons navigué en plein air, ce qui avec le froid glacial qui régnait m'a vite congelé !

Le canal du Nord


Enfin, nous avons quitté le canal de la Sensée au niveau du PK15 pour entamer le canal du Nord qui commence du côté d'Arleux et sa première écluse à Palluel.
Paul nous suivait en voiture tandis que je tenais la barre et concentré, je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de prendre de photos ! Chris était à l'avant pour le franchissement des écluses. 
Enfin, pour les premières écluses, Paul nous a rejoint sur le bateau pour les passer avec moi.
Il a d'ailleurs eu du mal à me laisser les commandes et trop souvent, il reprenait la barre lorsqu'il pensait que ça n'allait pas le faire, résultat: ben, je n'ai pas appris très vite. Heureusement, la configuration des écluses ne lui a pas toujours permis de nous rejoindre et j'ai pu commencer à les passer seul.

Problème ?


Au niveau de l'écluse de Marquion, je connais ma première frayeur avec une baisse significative de la puissance du moteur ! Et ce, bien sûr au moment où je tentais de maintenir le bateau dans les remous de cette écluse ! la sortie a d’ailleurs été difficile avec un bateau qui avait du mal à avancer face au courant, bizarre…
Après une brève discussion avec Chris, nous décidons de nous arrêter juste après l’écluse pour voir ce qui ne fonctionne pas. Chris pense que c’est une courroie du moteur qui patine…
Quelques minutes après, nous sommes stationnés le long du quai d’attente après l’écluse. Paul, prévenu par téléphone, nous rejoint. Nous ouvrons alors les plaques du compartiment moteur pour constater qu’il y a de l’huile partout dans le fond. Paul avance que le moteur a peut-être chauffé avec les manœuvres dans l’écluse et qu’il y a eu une surpression dans le réducteur. Il fait le complément d’huile et pense que l’on peut reprendre la navigation, ce que l’on fait.
Effectivement, nous pouvons reprendre notre rythme de croisière. Il fait froid mais c’est un froid sec et le soleil brille. Il est agréable de naviguer, même à l’air libre. Le canal est un peu monotone : c’est un peu le plat pays autour de nous et le vent souffle fort.
Les kilomètres défilent doucement et nous en faisons une quinzaine en trois heures, sans autre problème.

Un souterrain


Vers 15h30, nous arrivons devant le souterrain de Ruyaulcourt. C’est un tunnel long de quatre kilomètres ! Il y a une petite cabine plantée à flanc de coteau qui surveille l’entrée.  C’est elle qui doit réguler l’accès par un feu qui est rouge lorsque nous arrivons. Comme le feu rouge s’éternise et que personne ne répond à la VHF, nous stationnons le bateau le long du quai, au PK27. 




















Chris nous fait un thé et nous avons également le temps de nettoyer un peu l’extérieur du Dream On : les travaux sur le chantiers ont laissé beaucoup de traces, notamment du sable noir qui a servi au sablage de la coque. Avec un seau, je puise de l’eau dans le canal et je rince consciencieusement le toit et les flancs du bateau.


Nous patientons quasiment une demi-heure avant que le feu ne passe au vert. 
























Le temps de relancer le moteur et nous nous engageons dans le tunnel. C’est une première pour moi ! Et quel tunnel : on ne voit même pas la sortie lorsque l’on est à l’intérieur !
Il n’est pas tellement éclairé mais j’y vois assez pour maintenir le bateau au milieu du tunnel qui ne me semble pas assez large pour que nous puissions croiser un autre bateau. A peu prés à la moitié du parcours, le souterrain s’agrandît et la signalisation m’impose de poursuivre sur le côté gauche. Il y a même un feu rouge au centre de ce tunnel, il est vrai que peu après, le tunnel repasse à une seule voie.
C’est à ce moment-là que j’ai l’impression que la vitesse du bateau chute… du coup, je mets un peu plus de gaz mais rien n’y fait, même si le régime moteur est élevé, il n’y a plus de puissance envoyée à la propulsion. La vitesse décroit tandis qu’un gros automoteur arrive derrière nous dans le souterrain et s’impatiente. 

Le bateau avance comme un escargot et le marinier derrière nous utilise son haut parleur pour me demander énergiquement de « faire avancer ma merde ! ». J’ai beau utiliser la VHF pour lui dire que le bateau a un problème mécanique mais ça ne le calme pas beaucoup, il ne me répond même pas à la radio. Les mètres s’éternisent mais on voit maintenant la lumière de la sortie. La vitesse diminue de plus en plus et Chris prend la barre pour godiller avec le gouvernail ce qui donne un peu d’impulsion au bateau. C’est quasiment au ralenti que nous sortons du souterrain et que nous allons nous échouer le long de la berge… L’automoteur en rogne nous double à grands coups d’hélice, ce qui ne nous aide pas à nous stationner !

Voilà quatre kilomètres qui m’ont paru les plus longs de ma vie !
Enfin, nous avons réussi à accoster la berge. Nous sommes au niveau du PK30.








Je coupe le moteur et jette un œil dans le compartiment moteur dont le fond baigne dans l’huile. Pas bon signe !

Chris téléphone à Paul qui tente de nous rejoindre avec la voiture mais il a quelques difficultés car il ne trouve pas la sortie du tunnel et son GPS ne lui est pas d’une grande utilité.

Nuit...


Il fait déjà nuit lorsqu’il nous rejoint et il est temps que nous prenions la route pour aller chercher mon matelot qui doit arriver à la gare de Lille en provenance de Paris et nos gallois doivent récupérer leur chienne Ivy dans une clinique vétérinaire de Villeneuve d’Ascq. La route de Lille, à cette heure, est bien embouteillée et c’est tardivement que nous récupérons mon matelot et Ivy.

Le retour n’est pas moins embouteillé et c’est dans un restaurant Grill d’Arras que nous dinons avant d’essayer de retrouver le bateau et la sortie du souterrain dans un brouillard à couper au couteau.

Ce sera la première nuit de mon matelot à bord ! Et ce sera encore le canapé pour cette nuit. Une nuit un peu agitée car nos voisins, un bateau de commerce, semblent avoir un événement à fêter et la musique, les cris, dureront plusieurs heures avant que d’autres équipages, excédés, fassent part de leur mécontentement à grand coup de klaxon. Dire que je pensais que la vie sur les canaux serait calme !


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