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jeudi 24 mars 2016

Poêle à bois à bord du narrowboat (Episode 9) : les premiers feux



Le poêle est installé, les tuyaux et la cheminée ont été posés. Il ne reste plus qu'à essayer tout cela.
Bon, il me reste tout de même à trouver du bois de chauffage !


Du bois !


Chacun a sans doute ses bonnes adresses et son "petit vieux" qui lui vend la stère de bois pour "pas cher" mais là, je débute !
Aussi, je n'ai pas finassé : direction la grande enseigne de bricolage du coin où il y a d'énormes palettes de bois déjà coupé.

Quelle taille prendre ? 
Euh... le mode d'emploi de mon poêle GODIN précise que la taille maximale des buches est de 40cm. Nous verrons d'ailleurs par la suite que c'est très théorique !

Le prix de la stère de bois varie avec la taille des buches et c'est inversement proportionnel : plus ces buches sont petites, plus le prix est élevé. C'est le coût de la coupe.
J'ai opté pour des buches de 50cm que je couperai en deux. 

Alors, c'est parti. Me voilà avec une palette contenant 1, 75 stère de bois déjà fendu en deux.
Bon, il ne reste plus qu'à les couper en deux et à les fendre un peu plus, voire beaucoup plus pour certaines afin de faire du petit bois . Et oui, il faut du petit bois pour allumer plus facilement le feu. 

Mais pour faire tout cela, il faut retourner au magasin de bricolage pour acheter une hache ou un merlin, une scie et un tréteau...

Alors nous voilà de retour au port avec tout cela !

Le temps de fendre quelques buches, de faire un paquet de petit bois et nous sommes prêt à essayer notre poêle.


La mise à feu !


Reste qu'il s'agit d'un poêle cylindrique, tout en hauteur contrairement aux autres qui ne sont que des rectangles de fonte. 

Qu'est-ce que cela change, me demanderez-vous ? eh! bien, tout simplement la façon de le charger en bois et la manière de l'allumer.
Ma méthode préférée, baptisée "top down", réellement efficace, préconise que l'on empile du bois en faisant une petite tour, le gros bois en dessous et le petit au-dessus. Ainsi, on l'allume par le haut. Cela a le gros avantage de préchauffer le conduit de cheminée en début de flambée, ce qui facilite le tirage et limite les fumées épaisses au démarrage.
Vue la faible largeur du foyer, cette méthode n'est pas si "top" dans ce poêle. Les quelques essais réalisés n'ont pas été concluants.

Reste la méthode traditionnelle : le petit bois en bas, on fait une petite "hutte" avec du bois plus épais et des morceaux encore plus gros sur le dessus. En dehors du fait que tout s'effondre lorsque le petit bois s'est consumé, ce qui n'est pas très grave dans un foyer fermé où les flammèches sont contenues, c'est surtout le dégagement de grosses fumées qui est dérangeant : en effet, les flammes doivent traverser toute l'épaisseur de la "hutte" pour s'échapper vers le haut. L'embrasement de tant de bois fait que les dégagements sont importants et que je risque d'enfumer mes rares voisins.

J'ai finalement coupé la poire en deux : j'utilise la méthode traditionnelle tout en allumant un morceau d'essuie-tout en papier, imbibé d'un peu d'huile de cuisine, que je place sur le dessus de la "hutte". Ainsi, lorsqu'il s'embrase, ce morceau de papier réchauffe le conduit de cheminée et je trouve que le tirage s'en trouve amélioré. 
D'ailleurs, j'utilise essentiellement le petit truc d'essuie-tout imbibé d'huile de cuisine pour allumer mon bois. Cela évite d'acheter tout un tas d'allume-machins en plus. En fonction du temps de combustion que vous désirez, il suffit de prendre deux ou trois épaisseurs de papier. Je les pose à plat sur le plan de travail de la cuisine et je mets au centre l'équivalent d'un bouchon d'huile de cuisine. Je relève les coins du papier que je tournicote pour faire un genre de mèche que je place sous mon bois. Cela fonctionne très bien.

Bon, vous n'êtes pas obligé d'utiliser de l'huile propre ! Cela peut-être une astuce pour recycler l'huile de la friteuse :)

Certains sites prônent cette astuce, mettant en avant que l'huile qui brule dépose une fine couche dans les tuyaux, ce qui les protègerait de la corrosion, certains résidus étant très acides. Pourquoi pas.

Alors ce feu dans tout cela ? 


Eh! bien, c'est excellent ! Le poêle monte en température assez vite, ou tout au moins le tuyaux :)  La fonte et surtout les plaques réfractaires montent moins vite mais elles redescendent également plus lentement, ce qui fait qu'elles restituent de la chaleur longtemps après que la dernière buche se soit entièrement consumée. 
A noter que le réflecteur en carrelage joue un peu le même rôle : tout en protégeant la paroi du bateau, il emmagasine la chaleur qu'il restitue par la suite.




La chaleur dégagée par le poêle est sèche, je le constate au taux d'humidité affiché par l'hygromètre du bord. Cette chaleur est bien agréable et elle s'accompagne d'un ronronnement ou ronflement du poêle, des craquements du bois qui se consume. Une véritable mélodie :)

D'ailleurs, le chat du bord est un accroc de cette mélodie et il est devenu le meilleur ami du poêle ! :)





Tout est bien ?


Il reste que, comme je le pensais d'emblée, la puissance du Petit GODIN affichée à 5Kw est importante pour l'espace dont nous disposons et il faut jongler avec l'arrivée d'air et l'alimentation en bois pour limiter la chaleur. Au début, nous étions obligés d'ouvrir une fenêtre car nous avons trop chaud... Effectivement, un 2 ou 3 Kw aurait été suffisant mais encore fallait-il en trouver un !

Dans les points à améliorer, je pensais qu'il manquait un peu d'air à bord ou que le GODIN est un ogre côté consommation d'air ! les aérations du bateau, pourtant nombreuses entre les aérateurs des fenêtres, dans les portes avant et arrières et les "mushrooms" sur le toit, ne semblent pas assez efficaces et souvent, lorsque j'allumais le feu, j'ouvrais une des fenêtres pour attiser les flammes du démarrage.
A la réflexion et après plusieurs semaines d'utilisation, l'aération à bord est plus que satisfaisante, c'est effectivement le Godin qui a besoin d'air au démarrage. Avec l'habitude, je laisse la porte du poêle entrouverte pendant les premières minutes et le démarrage ne s'en porte que mieux. J'ai très vite arrêté d'ouvrir une fenêtre car même si l'hiver n'a pas été très rigoureux, nous avons tout de même eu quelques gelées :)


Pour ce qui est de la longueur des buches, les 40cm annoncées sont sans doute réalisables mais comme il faut compter avec les braises des buches précédentes, restées au fond du poêle, on se retrouve à ne pas pouvoir fermer le couvercle, ce qui peut être gênant !
Du coup, je coupe en deux, voire en trois les buches de 50cm et cela fonctionne très bien. 

En matière de répartition de la chaleur, le poêle chauffe très différemment du chauffage central du bord : la chaleur du poêle est concentrée à l'avant du bateau, laissant une zone plus froide à l'arrière, ce qui tombe bien puisque cela correspond à la chambre. De même, sa chaleur a tendance à monter au plafond et le sol reste plus frais. Cela s'atténue beaucoup après plusieurs heures de fonctionnement car la chaleur se diffuse.
Toutefois pour pallier à cet inconvénient, les équipages anglais utilisent un "ecofan":







Il s'agit d'un genre de ventilateur qui fonctionne uniquement grâce à la chaleur dégagée par le poêle et qui, grâce à ses hélices, la propulse à l'horizontale pour optimiser sa circulation. Après avoir épluché plusieurs dizaines de pages de forums britanniques à ce sujet, je ne parviens pas à me faire une idée de la réelle efficacité de "l'écofan", tant les avis sont discordants.

Dans un autre domaine, j'ai trouvé une astuce pour traiter la plaque en acier brut qui protège le sol : j'ai passé une couche d'huile de lin, cela a fait disparaitre quelques taches et lui a donné une teinte grise plus jolie, presque anthracite. Bon, il ne me restera plus qu'à changer cette vilaine moquette grise au sol par un beau parquet en bois mais j'attendrai sans doute l'été !








En conclusion, après plusieurs semaines d'utilisation quasi continue, l'acquisition et l'installation du poêle à bord sont une bonne chose. Sa chaleur est agréable. Le poêle permet bien sûr d'économiser le gasoil et le chauffage Eberspacher.

Ce poêle s'allume assez facilement, chauffe bien et participe efficacement à l'élimination de la condensation à bord. A tel point que la plupart du temps, hormis pendant les nuits très froides où la condensation est importante en raison des différences de températures intérieures/extérieures, nous coupons le déshumidificateur lorsque le poêle fonctionne.

Il n'y a pas à dire, le poêle a changé notre vie à bord. 




Il modifie également la charge de travail car il faut s'en occuper, l'alimenter, couper le bois à la bonne dimension, décendrer et nettoyer le fourneau. 
A ce propos, l'intérieur du bateau se salit beaucoup plus vite qu'avant : la poussière est plus importante même s'il s'agit d'un foyer fermé, à cela s'ajoutent la cendre, les petits morceaux de bois, etc. Il y a beaucoup plus à faire qu'avant.
Et je ne parle pas du stockage du bois, de sa coupe, etc.
Mais cela est une autre histoire !








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